RUTH Polaroid / Roman / Photo – Vinyl LP (black)
19.50 €
Born Bad Records
In stock
RUTH Polaroid / Roman / Photo – Vinyl LP (black)
Pressing info : 2022 reissue on black vinyl LP. The LP includes a 12-page booklet with liner notes in French and English.
Thierry Müller, à l’initiative du projet RUTH, n’en est pas à son coup d’essai lorsque sort en 1985 l’album POLAROÏD/ROMAN/PHOTO avec le morceau éponyme.
Son frère aîné Patrick, et un de leur cousin le familiarisent dès son plus jeune âge à la musique contemporaine et expérimentale. Il commence ainsi précocement à bidouiller seul des sons sur de vieux magnétos à bandes, mais c’est en 1977, aux Arts Appliqués ou il étudie, que Thierry lance avec des potes son premier groupe ARCANE. Leur son est étrange, un mélange de grattes saturées, et de bandes magnétiques en larsen qui ne laissera aucune trace discographique et scénique…
En parallèle d’ARCANE, Thierry travaille déjà en solo à son projet/concept ILITCH, projet expérimental et novateur, dont le premier album Periodikmindtrouble sort en 1978 sur le label Oxigène. À défaut de ventes conséquentes, ce premier disque lui ouvre les portes de la reconnaissance et d’un gros succès d’estime dans les cercles très fermés et élitistes des musiques expérimentales et underground.
Le parti pris musical d’ILITCH étant trop réducteur pour la soif d’expérimentation et la curiosité de Thierry, ce dernier développe en parallèle avec l’auteure, actrice et photographe Murielle Huster un projet Punk baptisé RUTH ELLYERI (anagramme de Thierry Müller, en entier Ruth M. Ellyeri) censé incarner une de ses facettes schizophréniques et lui permettre d’étendre son champ d’expression à d’autres styles musicaux que ceux attribués à ILITCH.
De ce projet naît le cultisme morceau punk Mescalito que l’on retrouvera compilé sur la mythique et hélas rarissime compilation 125g de 33 1/3 tours (1979) du label Oxygène (premier sampler “punk français”).
Fin 1978, il rencontre au siège du label Oxygène, Philippe Doray, autre chantre de la musique expérimentale française. Il s’installe ainsi chez lui près de Rouen dans une ferme isolée avec un studio de musique fait de bric et de broc.
Ils travaillent sur leur projet respectif et se retrouvent de temps en temps pour des expériences communes dont CRASH (en hommage à J G. Ballard).
Dès 1982, une première mouture du titre Polaroïd/Roman/Photo voit le jour sous le nom de projet RUTH.
» J’avais envie de faire un morceau pour faire danser les filles en se moquant des garçons. J’ai branché une petite horloge artisanale sur mon orgue Farfisa en guise de séquenceur, j’avais un petit synthé-guitare Roland, j’ai rentré l’orgue dedans, ça a démarré comme ça. «
Philippe, amusé à l’idée de travailler sur un projet plus pop, se propose alors pour en écrire le texte. Thierry travaille sur d’autres morceaux en vue d’un album et demande à des ami(e)s de lui écrire d’autres textes : Édouard Nono, artiste plasticien écrira les paroles de Mots, Frédérique Lapierre écrira les paroles de Misty Mouse, de Tu m’ennuies, elle posera sa voix sur ces deux titres et la première version de Polaroïd/Roman/Photo. Par la suite Thierry s’installera au Studio Anagramme pour réaliser les prises de sons acoustiques. À l’issue des cessions, Thierry et Philippe ne sont pas trop emballés par les mixages de Polaroïd/Roman/Photo qui manque de “flamboyance” selon eux. Ils décident d’enregistrer une nouvelle voix féminine avec une chanteuse professionnelle et l’ingénieur du son Patrick Chevalot se proposera pour mixer le titre au studio Synthesis « pour que cela pète ».
Sa bande sous le bras, avec l’aide de Jacques Pasquier (S.C.O.P.A. / Invisible Records où sortit le deuxième album d’ILITCH, 10 Suicides), il entreprend de démarcher les maisons de disques. « J’ai quasiment fait toutes les “majors” et je me suis fait jeter à chaque fois ! Il n’y a que chez RCA où j’ai trouvé quelqu’un intéressé. C’était Francis Fottorino qui avait signé Kas Product, mais quand c’est arrivé au niveau du grand patron c’était terminé ! Il y a eu, aussi, un espoir avec Philippe Constantin chez Virgin France mais sans résultat. C’est finalement sorti en 1985 sur Paris Album, un petit label indépendant. »
L’album (avec le titre éponyme pourtant un tube en puissance) vendra à peine 50 albums en1985.
»En 2004, les DJs Marc Colin et Ivan Smagghe ayant découvert le morceau Polaroïd/Roman/Photo décident de l’exhumer de l’oubli et le sortent sur une compilation So Young But So Cold (Tigersushi) puis Born Bad Records sur la compilation BIPPP en 2008. Grâce à eux, une “nouvelle vie” a été donnée au morceau et à l’album. Compilations et rééditions ont suivi faisant de ce disque un album culte.«
Graphiste, Thierry Müller continue de produire de la musique sous son nom, celui d’ILITCH et de RUTH sur ses propres projets et de multiples collaborations.
À propos de RUTH — POLAROÏD/ROMAN/PHOTO par Thierry Müller
Que dire de cet album ? C’est toujours difficile de parler de chansons…
Je désirais avoir un album concept avec des morceaux qui pourraient passer à la radio, en discothèque et qui feraient danser les filles et se moquer des garçons.
Le sujet principal de la plupart des chansons est à propos/autour d’histoires de relations filles/femmes-garçons à l’exception de Thriller et je n’en suis pas si sûr car dans l’histoire de ce thriller, le héros était guidé vers sa fin tragique par une femme).
À tous points de vue, c’était un album pour filles où elles avaient le premier et le meilleur rôle : elles sont toutes charmeuses, impudentes, insolentes, effrontées, drôles, attachantes, aimantes…
THRILLER – Celui-ci est inspiré d’un film que j’aime énormément : Asphalt Jungle de John Huston. C’est un grand film à tous points de vue (histoire, réalisation, personnages, acteurs, lumière… et c’était, je crois, les débuts de Marilyn Monroe au cinéma).
POLAROÏD/ROMAN/PHOTO – Double sens : Polaroid / humanoïde et Roman/Photo / roman-photo.
Histoire d’une fille effrontée qui joue avec un garçon un peu trop romantique pour elle. Elle l’aime bien mais s’il veut qu’elle l’aime, il doit être plus drôle, plus “relax”…
SHE BRINGS THE RAIN – Je voulais faire une reprise de CAN. J’étais intéressé par eux depuis leur premier album que j’ai découvert à l’âge de 13 ans (un des premiers albums que j’ai acheté avec mon argent de poche). Cette chanson intégrait parfaitement le concept de cet album. Pour la petite histoire, c’était la première reprise de CAN sur un album (elle a été notifiée sur la première édition de The Can Book de Pascal Bussy(.
MISTY MOUSE (In Mogadon’s Land) – L’histoire d’une souris brumeuse, d’un coït brumeux dans un monde brumeux…
MABELLE – L’histoire d’un autre garçon romantique qui peut attendre toute la nuit et plus encore la fille dont il est tombé amoureux…
MOTS – Quelque chose sur les mots, la communication, les sentiments, l’amour… en fait, quelque chose sur la vie.
TU M’ENNUIES – Elle aimerait vous raconter une histoire…