VINCENT TAEGER & LE JAZZ KAMASUTRA Ok Crooner – Vinyl LP (black)

23.00 

Born Bad Records

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VINCENT TAEGER & LE JAZZ KAMASUTRA Ok Crooner – Vinyl LP (black)

Pressing info : First press on black vinyl LP.

À l’époque, quand il était batteur de Poni Hoax, en coulisse après les concerts, Vincent Taeger chantait en français ce qui lui passait par la tête, juste comme ça, pour faire marrer son ami le regretté Nicolas Ker. Depuis, le temps a filé, entraînant indubitablement son lot d’aléas. Quoiqu’il en soit, aujourd’hui, cet artiste à la carrière longue comme le bras sort enfin son album de chanteur, OK Crooner. Un disque de chanteur, effectivement, mais aussi celui d’un musicien. Pour cette partie, Taeger ne rapplique pas seul. Il embarque avec lui sur quelques titres, le jazz Kamasutra, un sextette sexy sachant tout jouer qui l’accompagnera plus tard sur scène.

Pour en arriver là, il aura fallu attendre que Vincent Taeger arrête de faire mumuse avec Air, Damon Albarn, Justice, Lenny Kravitz, Skepta, Tony Allen, Oumou Sangaré, Jeff Mills, Archie Shepp, Sampa the Great, Andrea Laszlo de Simone… Plus de la moitié des grands noms de ce monde avec qui, il a un jour collaboré, passant par ici pour réaliser leurs disques ou simplement poser une ligne de batterie, basse ou tout autre instrument qui tabasse. Avant ce OK Crooner, il aura également fallu qu’il se métamorphose en Tiger Tigre. Un alias rugissant avec lequel il avait déjà sorti un premier album solo, instrumental, d’une profondeur telle qu’avec, l’on aurait pu penser que le fantôme de François de Roubaix épousait ses traits. Mais ça, c’était avant. Avant que ce musicien hors pair et sol ne décide de plonger dans ce vaste océan de la variété française afin de donner une suite, un aboutissement à ce projet.

Pendant le Covid, Vincent Taeger s’est mis à frénétiquement écouter Souchon, Chamfort, Gotainer et Christophe. Inspiré par ses aînés, sans pour autant renier son attachement aux arrangements soignés des BO façon Alain Goraguer, il s’est à son tour saisi d’une plume afin de coucher sur papier des bribes de chansons pour accompagner ses compositions toujours aussi sophistiquées. Et le pire dans tout ça, c’est qu’il y a pris goût ! Lui, qui vient du rap, a la punchline facile. Au gré des titres de l’album, il envoie autant de mots durs ou doux que de bons, alternant entre grivoiserie, gauloiserie et poésie. Radical du verbe, sa verve rythmée de rimes en F, OUK ou X ne raconte pourtant rien de lui. Inutile de chercher des indices autobiographiques. Il faut simplement se laisser embarquer dans les aventures de ce loser magnifique, honnête et drôle, tantôt groupie de la groupie, tantôt cœur d’artichaut à Shibuya, le temps d’un morceau co-écrit avec Julien Gasc. En multipliant les situations et les influences, sa musique se fait ainsi une place au soleil, lézardant aux côtés de celle de ses contemporains, à l’instar de Flavien Berger ou de Sébastien Tellier.

Enregistré en partie au Studio Ferber, mais principalement chez lui avec sa moitié connue sous l’alias La Plongée, pour l’occasion coproductrice du disque, OK Crooner est un album clef dans la discographie de Vincent Taeger. En plus d’être celui où il dévoile enfin sa voix au public, sans faux-semblant puisqu’elle est mise très en avant et peu, voire pas retouchée, Taeger propose également cette musique qui lui convient si bien. Pointue, mais accessible, jazz, pop, baroque, classique, moderne et résolument marquée par l’héritage de Tony Allen, qu’il se paye le luxe de matrixer avec Beethoven sur la 5eme. Si Vincent taeger est l’artificier en chef et qu’il joue la majorité des instruments, certains de ses vieux acolytes viennent l’épauler en kimono sur quelques pistes, formant ainsi le Jazz Kamasutra :

Ludovic Bruni (basse), Sylvain Daniel (basse), Arnaud Roulin (piano, synthé), Fred Soulard (synthé), Maud Chabanis (voix) Bettina Kee (voix), Mathias Allamane (contrebasse), Émile Sornin (ondioline) et Rémi Sciuto (saxophones). Son alter ego, Vincent Taurelle avec qui il a réalisé de nombreux disques s’est chargé de mixer le sien.

Récemment, on a pu l’entendre sur les albums de Justice, Seun Kuti, Raphaël et Clara Luciani, mais aussi dans le disque de Asynchrone, un hommage à Ryūichi Sakamoto, ainsi qu’au sein du trio jazz de Sylvain Rifflet. Il a également produit avec Vincent Taurelle, Yannis & The Yaw, soit le nouveau délire de Yannis Philippakis des Foals. En attendant qu’il présente un autre projet de reprises commandé par la Philharmonie de Paris en septembre 2025, le réalisateur Bertrand Perrin qui prépare un documentaire sur lui et qui l’accompagne partout depuis 2021 sortira peut-être son film.

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