ELECTRIC ELECTRIC III – Vinyl LP (black)

15.00 

Murailles Music, Kythibong

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ELECTRIC ELECTRIC III – Vinyl LP (black)

Pressing info : First pressing, 2016, on black vinyl LP. Includes download code.

Troisième album du trio strasbourgeois, le bien nommé III opère sa révolution intérieure tranchant son arc électrique pour mieux développer la répétitivité constitutive du trio en une entité sonique de plus en plus singulière et affirmée, à la cohésion aussi massive, dense et transcendante qu’une pyramide.

Apparu en 2005 sur la scène punk underground strasbourgeoise (squats, fanzines, autoproduction, autogestion), le trio formé par Éric Bentz (guitare, voix), Vincent Robert (clavier, voix) et Vincent Redel (batterie) s’est rapidement fait connaître pour ses concerts aussi électrisants que dansants, mariant autoroutes krautrock, accidents mathrock, griffures noise, et électronique intégrée. Le bolide a sillonné les routes d’ici et d’ailleurs, du festival ZXZW de Tilburg (NL) aux Eurockéennes de Belfort, du Tapette fest. à la Route du Rock en passant par Jazz à Mulhouse, Les Rockomotives, Musiques Volantes, South By Southwest (US) ou encore Pop Montréal (CA)…

Le trio a produit en série son moteur hybride et polyrythmique, sur deux albums nerveux et racés ( Sad City Handclappers , en 2008, et Discipline , en 2012), à des tempos qui franchissaient aisément la ligne blanche, tout en puissance (volume), accélérations (motorik) et virages contrôlés (virtuosité) ; soit « la puissance de Slayer au service de Shellac », selon un journaliste aux bons mots, formule magique à laquelle on ajoutera quelques ingrédients psychédéliques (Silver Apples), krautrock (Can, Neu), post-punk (PIL, Muslimgauze), futuristes (TransAm, Add N To X), ou tout ça à la fois (Boredoms, Clinic, Suuns, Nisennenmondai, Beak>).
Partageant leur tour-bus avec No Means No, TransAm, Psychic Paramount, Lucky Dragons, Action Beat, Monotonix ou The Intelligence, le trio déroule aussi régulièrement dans les équipées sauvages de ‘La Colonie de Vacances’, concerts punk à quatre groupes (Papier Tigre, Pneu, Marvin, Electric Electric) et onze types cernant, quadrillant un public ravi d’être ainsi traversé, du Nord au Sud, d’Est en Ouest, ne sachant plus où donner de la tête, ni du corps.

De ces expériences communautaires, le trio de tête a moins gardé la dispersion des fréquences et les nécessaires compromis à l’intérêt général, que la nécessité d’affirmer et d’assumer son idiosyncrasie, son cosmos intime.

Ce nouveau-né III arrive donc comme une petite révolution face à tout ce qui constituait leur électricité au carré (festive, frénétique, instrumentale). Eric, porteur de l’esthétique du groupe, initie ce mouvement en 2014 lorsqu’il envoie à ses acolytes des démos pour la première fois sans riffs de guitares ni batteries, mais nourries de plages ambient, de voix spectrales, inédites, et de tempos ralentis, lointains. Nait alors une double mise en tension, un élan réciproque : la possibilité pour ces désirs intimes de se réaliser au sein de l’espace collectif du groupe et l’ouverture inédite de la composition aux autres membres, dans la poursuite d’une esthétique commune.

À ce besoin de rouler moins vite et de taper moins fort, mais de faire émerger de la fureur habituelle le détail lumineux, la part intime de soi qui justifie la transe et l’exaltation, autant que la sourde inquiétude de la violence sociale et politique, les deux autres musiciens ont accordé leurs machines et batterie pour également brouiller les pistes, les époques, les références, passer de la ligne claire de l’événement brut à une immersion dans les strates sonores et les détails de production, en agrégeant à l’ADN survolté du groupe les musiques qu’ils écoutent : musique contemporaine ou électro-acoustique, du GRM à Morton Feldman, jusqu’aux expérimentations de Coil, Scott Walker, ou plus près de nous, des électronicistes Lee Gamble ou Vatican Shadow.

Ce travail sur les textures, les timbres, les fréquences, facilité par des échanges épistolaires argumentés (Vincent Robert travaillant la production et le mix depuis Nantes, à distance avec Eric), et la présence marquée de la voix et du chant ( Les Bêtes contient même un long spoken-word de Philippe Poirier, de Kat Onoma) ne font pour autant pas sonner III comme un rejet de l’esthétique première du groupe, mais enrichissent et singularisent leurs ambitions. De danse, de transe, rituelle quoique toujours profane, exaltant la libération des corps dans la répétition, la différence, ou l’événement, la musique du trio est toujours, à sa manière, politique, moins dans l’évocation (pour Dassault, Black Corée, Klimov – en référence à l’auteur russe de Requiem pour un massacre ) que dans la fonction qu’elle occupe, de libérer les corps ou de les faire s’abandonner, les faire exulter, vivre pleinement, sans fard ni contraintes, ne serait-ce que le temps d’un concert.

Ce nouveau III d’Electric Electric affirme et assoit donc leur identité, leur esthétique. C’est un album qui leur ressemble moins (c’est-à- dire qui ressemble moins à ce qu’on pouvait attendre d’eux), et qui leur ressemble plus (qui ressemble plus à ce qu’ils sont). Mais n’est-ce pas souvent dans la recherche du plus intime, du plus personnel, que l’on touche le mieux au général, à l’universel ? Nul doute qu’ils seront nombreux à se reconnaître dans cette nouvelle naissance.

LINE-UP
Éric Bentz : guitare, voix
Vincent Robert : clavier, voix
Vincent Redel : batterie

Recorded by Vincent Robert
at Pine Cone studio in Strasbourg 2015.
Mixed by Vincent Robert in Nantes 2016.
Mastering by Aigle Noir.
Photo Cover by Laure Nantois.

III is:
Eric Bentz : guitars and vocals, plus analog synth on Obs7 and Dassault,
percussions on Pointe Noire, drums on The River, Dassault and les Bêtes.
Vincent Redel : drums on Obs7, Klimov and 17°00.
Vincent Robert : analog and digital synths,
programming, vocals, plus drums on Black Corée.
Philippe Poirier : vocals and lyrics on les Bêtes.
Julie “Lispector” Margat : lyrics on Black Corée.

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